Abattage des arbres à Romans

Les villes sont souvent considérées comme le domaine du béton et de l’artificialisation des sols. A Romans, nous avions la chance d’avoir de beaux espaces arborés, mais l’abattage systématique des arbres est devenu une pratique préoccupante. Des trésors naturels ont malheureusement été détruits. Parmi ceux-ci se trouvent les vieux arbres de la Presles, du rond-point Paul Deval, du cours Pierre Didier, de la Côte des Masses, du Bd Giniez, rue de Coalville …et peut-être bientôt ceux de la place Jean-Jaurès…. Autant de témoins vivants de l’histoire de notre ville et gardiens essentiels de la biodiversité urbaine qui ont disparu, sous le prétexte d’améliorer l’attractivité et la modernisation de notre ville.  Les vieux arbres ont dû laisser la place à de nouveaux espaces urbains aménagés, faisant une large place aux espaces bétonisés et à quelques rares plantations qui souffrent du manque d’eau (de nombreux arbres plantés sont déjà morts) et mettront des dizaines d’années avant d’apporter la fraicheur que leurs ainés offraient à notre ville.

Le botaniste Francis Hallé souligne que les vieux arbres sont des piliers de la stabilité écologique des villes et qu’ils contribuent à purifier l’air, à atténuer les îlots de chaleur urbains et à réduire les effets du réchauffement climatique. Leur perte engendre un déséquilibre écologique et compromet la santé et le bien-être de la communauté urbaine.

L’abattage de ces vieux arbres est souvent justifié par des raisons de sécurité ou de développement urbain, mais pour Francis Hallé ces arguments négligent la valeur à long terme de ces arbres. Alors que leur abattage peut sembler résoudre les problèmes immédiats, il contribue à la détérioration du patrimoine naturel de nos villes. 

Francis Hallé exhorte les autorités et les citoyens à prendre conscience de la richesse écologique que représentent les vieux arbres en ville. Il souligne l’importance de considérer ces arbres comme des êtres vivants irremplaçables et à adopter des politiques de préservation plus ambitieuses. D’autant plus que ces arbres nécessitent peu d’entretien et ne nécessite pas d’arrosage contrairement aux jeunes plantations. Au lieu de déraciner ces arbres remarquables, des mesures alternatives telles que la taille sélective, l’élagage régulier et la consolidation peuvent être mises en œuvre pour assurer la coexistence harmonieuse entre les arbres et l’environnement urbain.

Autant d’arguments qui plaident en faveur de la préservation des vieux arbres, sachant qu’il faudra de nombreuses années avant de retrouver l’ombrage et la fraicheur des anciennes plantations.

Le développement des espaces verts, la végétalisation des rues et des places, un encouragement à la végétalisation des espaces privés sont autant de buts admirables mais la renaturation de la ville ne doit pas se faire au détriment du développement commercial et économique du centre-ville. Dans une ville moyenne comme Romans ne disposant pas d’un réseau de transports en commun adapté, 80 % des déplacements se font en voiture ; l’animation et l’attractivité du centre-ville nécessitent de laisser une juste place à l’automobile et aux parkings pour éviter la fuite des commerces et des habitants vers la périphérie où le stationnement est gratuit et facile. Bien sûr, il est souhaitable de limiter l’accès des véhicules dans l’hyper centre (sauf PMR, véhicules prioritaires, nécessités de services) en proposant une offre de parkings de report de proximité gratuits et adaptés aux différents usages (résidents, professionnels, consommateurs, visiteurs…). Le développement des mobilités douces doit également être encouragé par des équipements appropriés incluant des pistes cyclables sécurisée et des parkings à vélo ainsi que des cheminements piétons facilités.

En proposant un aménagement harmonieux conciliant préservation des arbres, développement des espaces végétalisés, mobilités douces, offre de stationnement suffisant pour tous les usages et création d’équipements publiques comme le gymnase et les pistes d’athlétisme pour le lycée Triboulet, le projet de Passionnément Romans pour l’aménagement du centre-ville répond à ces différents enjeux. Celui qui a été décidé par la municipalité actuelle, et qui s’impose à grands frais et sans concertation entre les différentes parties prenantes concernées (habitants, commerçants, professionnels,…), va tuer le centre-ville et dégrader l’attractivité  de Romans contrairement à ce qui nous est annoncé. 

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